La municipalité d’Annecy a tiré profit de sa récente analyse des besoins sociaux en décidant d’axer un certain nombre de mesures sur la santé mentale.
En 2017, Annecy a fusionné avec cinq communes environnantes et depuis, « il n’y avait pas eu d’analyse de besoins sociaux (ABS) concernant cette commune nouvelle de 130 000 habitants », fait savoir Bénédicte Serrate, adjointe au maire à l’action sociale et au logement. Une démarche qui devenait nécessaire pour connaître les besoins de la population. L’équipe sortante et le CCAS ayant déjà retenu un opérateur pour l’organisation de l’ABS, le chantier a pu se mettre en place rapidement.
En parallèle, l’équipe municipale élue en 2020 a créé une nouvelle délégation dédiée à la santé, au bien vivre et au bien vieillir, « un choix qui a permis de colorer l’ABS et de faire un focus sur le champ de la santé », indique Catherine Roulet, directrice de l’action sociale à la ville.
La création d’un Conseil local de santé mentale
Après le recueil de données et l’analyse sociodémographique effectués par l’opérateur en septembre et octobre 2020, onze groupes de travail ont été constitués en novembre 2020 avec les partenaires de l’action sociale, pour faire le point sur leurs préoccupations. La municipalité a également sollicité la population via des questionnaires mis à disposition sur le site de la ville. « Quatre thématiques ont plus particulièrement retenu l’attention, à savoir la précarité, le logement, l’offre sociale à destination des ménages et la santé mentale », souligne Catherine Roulet.
Pour la santé mentale, cette priorité est confirmée par le projet territorial de santé mentale de l’ARS. « Dans ce domaine, les préoccupations sont connues depuis longtemps, complète Karine Bui-Xuan Picchedda, adjointe au maire en charge de la santé, du bien vivre et du bien vieillir. D’ailleurs, après le lancement de la mission santé, nous avons acté la création d’un Conseil local de santé mentale (CLSM) en septembre 2021 pour un lancement officiel début 2022. » Le CLSM, qui disposera d’un mi-temps de coordinateur financé par la ville et l’ARS, sera un lieu de réflexion sur des thématiques préoccupantes, afin de proposer des mesures permettant d’agir sur les déterminants de santé.
Les autres projets
La santé mentale peut également impacter de nombreux autres domaines. « Il est par exemple important de réfléchir à des logements inclusifs pour les personnes en difficultés psychique », souligne Bénédicte Serrate. Le coordinateur du CLSM va faire le lien entre l’ensemble des structures qui agissent dans le champ de la santé mentale pour prendre des mesures adaptées, animer le réseau de partenaires, identifier des manques et des pistes d’actions dans un champ préventif et faire des propositions pour leur mise en œuvre.
Parmi ces pistes, la création de cellules de cas complexes, des actions de formation, des suggestions de nouvelles interventions d’équipes mobiles. Face à ces nouvelles priorités qui inclues également la prévention des troubles et la promotion de la santé mentale, le fonctionnement du CCAS est en cours de réorganisation avec la création d’une équipe sociale rattachée au CCAS.
« Elle offrira une nouvelle réponse sociale pour tous les publics en première demande, et ce en complémentarité du travail des pôles médico-sociaux du Conseil départemental, rapporte Catherine Roulet. Cette équipe aura un rôle de repérage et d’évaluation qui nourrira les réflexions à conduire dans le cadre de la santé mentale. » La nouvelle équipe CCAS sera opérationnelle au 1er janvier.